Changement de programme

Samedi passé, ma dame n'était pas à la maison. J'avais donc planifié ma journée en conséquence, à savoir faire le tour du lac à la course (≈ 11 km), regarder la finale de la coupe du monde de rugby [1] et faire un peu de couture.
Mais finalement, la vie m'a offert une autre opportunité. La maison des arts de Saint-Faustin proposait un atelier de sculpture sur pierre animé par le sculpteur Québécois Gilles Lauzé. Je l'ai appris par hasard en parcourant d'un œil distrait le journal de la région. J'ai réservé la veille ma place pour l'atelier, c'était la dernière disponible.
Le samedi matin, le temps est magnifique et annonce une très belle journée d'automne. Ce qui tombe bien car l'atelier se tient à l'extérieur, ce qui est nécessaire quand on voit la quantité de poussières et d'éclats que l'activité génère. Justement, l'atelier commence par notre hôte qui nous fait son auto-biographie, puis enchaine sur les règles de sécurité pour conserver en état de marche nos yeux et nos doigts et enfin comment manier les différents outils à notre disposition.
C'est maintenant le moment où il faut mettre la main à la pâte. J'ai été un peu pris de court car le sujet était libre alors que je pensais que nous aurions des exercices imposés. Il a fallu que je trouve quelque chose d'assez ambitieux pour me tenir occupé pendant les 6 heures de l'atelier mais pas trop pour avoir le temps de terminer. Je voyais les autres participants esquisser leur projet sur la pierre alors que je savais pas quoi faire. Ça m'a un peu stressé car j'avais vraiment le symptôme de la pierre blanche. Finalement, j'ai opté pour un paysage d'Islande et en particulier la plage de Reynisfjara et ses orgues basaltiques.
Je commence à dessiner mes hexagones à la surface de la pierre et entame le long processus d'enlèvement de matière. À chaque coup, il faut faire attention à l'orientation de l'outil [2], à sa position [3] et à la force appliquée avec le marteau [4]. Après de nombreux coups, les formes commencent à se dessiner mais au rythme que j'ai, ça m'aurait pris des jours entiers.
C'est à ce moment là que Gilles sort les outils électriques de sont auto. Scies, meuleuses et compresseurs vont permettre de dégrossir les formes plus rapidement qu'à la main. Le temps s'écoule bien trop rapidement, il faut avancer le plus vite possible pour finir la pièce avant la fin du temps imparti. Je n'ai pas le temps d'en perdre alors j'alterne entre la meuleuse et les outils à main pour obtenir ce que j'ai imaginé quelques heures auparavant.
Finalement, je suis dans les temps. J'ai réussi à obtenir ce que je voulais et j'ai reçu les encouragements du maître concernant ma première pièce. J'en suis assez fier et je suis content que ça ressemble à l'idée initiale et surtout que ma dame reconnaisse immédiatement le sujet.
Pour conclure, j'ai aimé cette expérience. Je n'ai pas l'habitude de travailler par enlèvement de matière et j'avoue ne pas être très à l'aise avec ça. La pierre est un médium que je n'avais jamais utilisé auparavant. C'était donc une expérience hors de ma zone de confort. À la question « vais-je en refaire », probablement pas car il faut faire des choix. Pour l'instant, je préfère mettre mon énergie ailleurs.